Nous souvenons-nous de notre vie de jeune chrétien ?
Je ne parle pas de notre enfance, mais bien de notre vie de jeune adulte chrétien, ce moment où l’on s’assume chrétien non par imitation de nos parents ou nos amis, mais bien parce que Jésus revêt une importance capitale dans notre vie personnelle.
Ce moment, je l’ai personnellement vécu à 20 ans, et pour moi cela signifiait tout réapprendre :
la messe, les sacrements, la prière etc…
Je trouvais passionnant de revenir à la messe comme si je n’y étais jamais allé, de recevoir le sacrement de réconciliation comme si c’était la première fois, de vivre ma vie de prière avec tous les moyens que l’Église me proposait.
Et le jour où j’ai été amené à « témoigner » à mes collègues non chrétiens, j’ai commencé à leur parler de cette expérience renouvelée :
J’ai parlé de ma vie de prière avec le dernier ouvrage lu et qui était passionnant.
J’ai parlé de ces sacrements qu’il fallait comprendre au-delà des clichés.
Bref, j’ai commencé à expliquer, à donner des définitions alors que c’était beaucoup trop tôt.
La discussion s’arrêtait très rapidement et si en apparence, j’avais l’impression d’avoir témoigné de ma foi, j’étais certain au fond de moi de n’avoir pas témoigné du Christ.
Cette erreur, nous sommes souvent amenés à la commettre, ne serait-ce que par la nature même de notre culture chrétienne.
Le catholicisme privilégie les définitions.
Les sacrements, la messe, la vie des saints, les miracles, tout est sujet à explication.
On attache une importance fondamentale à bien faire comprendre de quoi on parle.
Et qui dit explication dit parfois justification.
Et c’est souvent l’invitation de notre entourage.
Les rares fois où nos proches sont curieux de notre foi, c’est souvent pour nous poser les mêmes questions :
« C’est quoi la confession? » « C’est quoi le carême ? »
Toutes ces questions en « qu’est-ce que ? » sont autant de portes qui nous enferment dans le spectre de la définition.
Ce piège, nous pouvons tous tomber dedans car il amène deux satisfactions :
Celle de voir l’autre nous poser une question (enfin) à propos de notre foi
Celle d’avoir répondu, souvent très correctement d’ailleurs, et donc nous conforter dans l’idée d’avoir fait avancer les choses.
Ne nous y trompons pas, notre conversion est passée par une rencontre, pas par une explication.
Si l’explication pédagogique est une nécessité, nous ne saurions nous arrêter là.
L’opportunité de la définition est sans doute à saisir mais nous pouvons et devons souvent redoubler d’efforts pour aller plus loin.
Comment ?
En témoignant que les sacrements, la prière etc… sont avant tout des moyens de mieux connaître Quelqu’un.
Chaque définitions doit nous amener à parler de notre relation à Dieu.
Définir ce que nous vivons n’est pas une mauvaise chose en soit, bien au contraire mais nous sommes trop souvent tentés de nous limiter à cette simple définition alors que nous pouvons aller bien plus loin.
C’est dans cette idée que nous avons créé « Les Tablettes de la Foi ».
Ce module est en effet utile pour définir les mots de notre vie de foi, mais chaque épisode nous amène à nous recentrer sur Jésus, au cœur de notre foi.